Moins de deux semaines après la fusillade survenue près du collège Montmorency et le confinement de centaines d’élèves, peu de choses ont changé excepté un sentiment de « stress ambiant » au sein de l’institution scolaire.
Confiné pendant quatre heures dans les locaux de l’Association générale des étudiantes et étudiants de Montmorency, Kevin Halley, coordonnateur du comité exécutif, s’est confié sur son expérience.
« J’étais en train de faire du triage dans le local du comité exécutif quand un étudiant a cogné à la porte, raconte Kevin Halley. À ce moment, on pensait que quelqu’un s’était fait poignarder. Ma première réaction fut la surprise. Je suis allé voir les gens aux alentours et j’ai commencé à mettre tout le monde dans la même pièce avant même que l’ordre de confinement soit lancé. Il était environ 17h20. »
Près d’une heure plus tard, les étudiants ont obtenu des informations en ligne, par le biais de divers médias, sur la situation qu’ils étaient en train de vivre.
« Vers 6h30, j’ai appris que l’événement s’était produit dans le parc, se rappelle M. Halley. Ce n’était pas rassurant de savoir que c’était si proche. »
Avant cela, la seule information officielle qui avait été communiquée aux étudiants présents dans l’établissement était la consigne de confinement.
Plus tard Le déconfinement s’est effectué par petits groupes d’environ 20 étudiants et s’est étiré jusqu’à 1h du matin le jour suivant.
Suivi
Bien que Kevin Halley soit doté de bons réflexes en situation d’urgence, ce n’est malheureusement pas le cas pour tous les étudiants.
« Il faut revoir les procédures de confinement, soutient Jean-Christophe St-Germain, coordonnateur du conseil de programme de l’Association du collège. Les étudiants ne reçoivent pas beaucoup d’informations sur les actions à poser en situation d’urgence. »
Le Collège Montmorency a mis plusieurs informations relatives aux situations d’urgence en ligne sur son site web, mais les étudiants sont-ils au courant de leur existence?
L’institution a proposé un service d’aide psychologique aux étudiants grâce à une collaboration avec le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval.
Une journée de réconfort a aussi été organisée à la suite d’une demande de l’Association étudiante le lundi suivant l’événement. Les cours ont été levés et les étudiants ont pu participer à diverses activités afin d’obtenir du soutien et de discuter de ce qui s’était passé.
« [L’événement] affecte certaines personnes plus que d’autres. De mon côté, je sens un stress ambiant. Qu’est-ce qui va se passer si une telle situation se reproduit? »
– Kevin Halley, coordonnateur de l’exécutif de l’Association générale des étudiantes et étudiants de Montmorency
Demandes
L’association étudiante du cégep lavallois a également acheminé deux autres demandes au collège, en plus de la journée de réconfort.
L’une d’elles est la levée des examens et remises de travaux pendant la semaine suivant la fusillade. Cette demande a été refusée par la direction du collège.
« Les étudiants auraient dû avoir une levée d’examens et de remise de travaux, maintient Jean-Christophe St-Germain. Maintenant, il n’y a plus grand-chose qui se passe, les cours sont recommencés et tout est revenu à la normale. Des professeurs donnent des évaluations et tout continue. »
L’autre demande consiste en une amélioration de l’éclairage extérieur près du collège, surtout dans les stationnements situés derrière l’établissement.
Soulignons que la fusillade a eu lieu en terrain municipal, dans le parc derrière le cégep.
« La ville éclaire mal le parc en permanence, explique M. St-Germain. Le soir, il fait très sombre. C’est dangereux pour les étudiants. »
Le 11 novembre, soir de la fusillade, trois des ampoules à proximité du site n’étaient pas fonctionnelles.
Les victimes ainsi que le suspect n’ont pu être identifiés rapidement, notamment parce que les caméras n’ont pas capté clairement leurs visages.
Depuis, la Ville de Laval a remplacé les ampoules défectueuses, mais n’a pas entamé de démarches afin d’améliorer le système d’éclairage à cet endroit. De son côté, le Collège a pris en considération la demande de l’Association.