Un fois par semaine, dans une salle de classe du Collège Montmorency des aînés francophones enseignent le français à travers le jeu et le rire à un groupe d’étudiants provenant des quatre coins du monde.
Un groupe de cinq à six bénévoles retraités de la Maison des grands-parents de Laval partage toute une matinée avec des étudiants en francisation.
«Les animateurs du Collège aiment beaucoup quand on vient parce que l’échange culturel est l’occasion idéale pour que les élèves utilisent leurs connaissances de manière concrète», commente Marie Dumont, coordonnatrice du projet.
Depuis 2016, la Maison des grands-parents de Laval réalise des activités interculturelles et intergénérationnelles avec des étudiants au programme régulier ou de francisation.
Le but principal du projet est de briser l’isolement des personnes retraitées. Or, pour les bénévoles, leur implication va bien au-delà de la simple rencontre.
«On aurait intérêt à revenir dans les classes pour aider un peu plus ces personnes, raconte Sylvie Montreuil, bénévole pour la Maison des grands-parents de Laval. Il m’est déjà arrivée d’aider une étudiante à corriger une lettre de motivation pour son admission à l’université.»
Aînés motivés
«À moment donné, on a perdu le contact avec le Collège, indique Marie Dumont, résidente de Chomedey. Les bénévoles ont tellement aimé le projet qu’ils ont décidé de reprendre contact avec le cégep et d’autres centres.»
Depuis le début février, des bénévoles sont aussi présents chaque lundi soir à la bibliothèque Multiculturelle, dans Chomedey. Ils partagent leur connaissance du français avec un groupe d’étudiants du Centre culturel québéco-syrien.
«À la bibliothèque, on se réunit avec un groupe de Syriens qui habite ici depuis deux ou trois ans, commente Bernard Larin, journaliste à la retraite. Ils ne parlent pas français. Ce sont des personnes qui parlent très bien anglais, mais qui désirent apprendre le français.»
Pour certains immigrants, il s’agit parfois d’un premier contact avec une personne francophone.
Pour les bénévoles, la rencontre leur permet de soutenir la survie de la langue française et d’en apprendre davantage sur d’autres cultures.
«Ça relativise la chance qu’on a de vivre ici au Québec, quand on découvre la réalité d’autrui, explique Sylvie Montreuil. On est content d’enseigner la langue française alors qu’on voit que l’anglais est partout.»
La Maison des grands-parents de Laval fait des démarches auprès du Collège pour avoir un horaire fixe chaque semaine. Ce qui permettrait aux bénévoles d’avoir un horaire régulier et de visiter plus de classes.