Quand le film débute, l’auditoire est projeté dans l’Égypte antique, 3600 ans avant Jésus-Christ. Une procession s’approche au loin sous les acclamations d’adorateurs.
«Mon plus jeune fils fait d’ailleurs partie de la foule, raconte Berdj Garabedian. Je fais alors ma grande entrée au temple, accompagné des quatre chevaliers. Je porte un grand masque serti de dorures et le reste de ma tenue.»
Le vieil Apocalypse aborde deux autels. L’un d’eux est occupé par l’acteur Oscar Isaac dont le corps est pressenti pour incarner la nouvelle version du vilain suprême.
«En opinant de la tête, je donne mon accord pour me réincarner dans cet être qui est couché devant moi, continue le figurant lavallois de 70 ans. Par la suite, on assiste à des scènes de destruction pendant que nous sommes tous deux couchés sur les autels. Un moulage de mon corps complet sert à cette séquence. C’est incroyablement précis, on jurerait que c’est moi!»
Les apparitions du courtier immobilier de Chomedey durent plusieurs minutes.
Poids à supporter
Après deux auditions à l’hiver et au printemps, Berdj Garabedian a pris part à une semaine de tournage, à raison de 12 heures par jour, dont une de 14. Chaque séance commencera par trois heures de maquillage qui prendra 45 minutes à être enlevé une fois les caméras éteintes.
«Tout ça pour un plan de 10 minutes au maximum! Chapeau à ces artisans pour leur précision et certitude. Je devais jouer de façon stoïque. Pas de danger de faire autrement avec tout ce maquillage et cet accoutrement!»
Pour son rôle, l’ancien guitariste s’est rasé les cheveux. On doit lui coller des pièces de silicone sur la tête et le visage. Il doit aussi porter un collier au cou, costume de plusieurs pièces, des gants serrés et bottes démoniaques dignes de talons hauts.
«J’en ai perdu graduellement les ongles des gros orteils! indique-t-il en souriant. Rendu à la moitié de la première journée, je me demandais si j’allais passer à travers, puis j’ai trouvé une énergie incroyable venue probablement… du pouvoir des X-Men.»
Bon souvenir
Grand cinéphile, Berdj Garabedian a hautement apprécié son expérience. «C’est un rêve que de faire partie d’une énorme production américaine, relate-t-il. L’attitude de tout le monde était très agréable malgré la pression.»
Le Lavallois a été surpris par l’amabilité du réalisateur Bryan Singer venu échanger quelques mots avec lui. Il a aussi eu une conversation amicale avec l’acteur Oscar Isaac qu’on a vu dans Agora et Star Wars: le réveil de la force.
«Quand il a appris mes racines arméniennes, mes parents ayant jadis quitté ce pays pour l’Égypte, il tenait à jaser du film The Promise qui aborde le génocide et dans lequel il a joué», d’ajouter M. Garabedian qui, sans être un amateur des films tel X-Men, trouve que ce nouvel épisode jouit d’un scénario solide et ne repose pas uniquement sur une succession d’effets spéciaux, bien qu’il les juge extraordinaires.
Autres plateaux
Si X-Men: Apocalypse demeure sa plus importante aventure cinématographique, Berdj Garabedian devient de plus en plus un habitué des tournages en tous genres. On l’a vu incarner un itinérant dans la télésérie Trauma, en plus de ses apparitions dans Le violon rouge et Karmina.
Arrivé au Québec en 1965 et installé depuis des six ans dans le Domaine Bergerac, le figurant a d’abord été joueur de guitare électrique. Après avoir évolué au sein d’un groupe dans son pays natal, ici, il participra à des émissions de Jeunesse d’aujourd’hui, accompagnant des chanteurs tels Tony Massarelli et Serge Turbide.