Adopté à l’unanimité à la séance du conseil municipal du 10 août, un projet pilote permettra aux citoyens de participer directement à la prise de décision publique en décidant de l’utilisation d’un montant de 600 000 $ puisé à même les surplus de la Ville.
Ce geste s’inscrit dans la foulée du développement d’une culture de participation citoyenne, a indiqué le vice-président du comité exécutif, Stéphane Boyer.
Celui-ci s’est réjoui de voir Laval emboîter le pas à un mouvement qui gagne en pertinence dans un contexte de pandémie, précisant qu’il s’agit d’un «puissant levier de mobilisation et de résilience collectives».
Paramètres
L’objectif derrière ce budget participatif mis à la disposition des Lavallois est de soutenir l’élan basé sur une relance sociale à échelle humaine tout en renforçant les liens sociaux dans la communauté.
Les projets soumis devront viser l’intérêt collectif, relever des compétences municipales et s’inscrire en cohérence avec les plans, politiques et programmes de la Municipalité.
Également, ils devront s’implanter sur le domaine public ou sur une propriété de la Ville.
Les enveloppes consenties oscilleront entre 10 000 et 150 000 $ par projet.
Appel d’idées
Dès le mois de novembre, les citoyens seront invités à lancer des idées de projet sur repensons.laval.ca/budget-participatif.
Celles-ci seront analysées en fonction de leur faisabilité technique et selon les conditions règlementaire et financière encadrant la présente démarche.
Les idées retenues seront par la suite débattues en consultation publique afin de permettre à la population de les bonifier. Finalement, les projets qui passeront la rampe seront soumis au vote des Lavallois en avril 2022.
Calendrier précipité ?
S’il salue cette initiative, qui figurait d’ailleurs dans la plateforme électorale de son parti en 2017, le chef de l’opposition officielle, Michel Trottier, est d’avis que «l’échéancier est beaucoup trop serré».
Il aurait souhaité qu’on prenne le temps de mettre en place une structure citoyenne et de former les gens à cette démarche participative avant de les inviter à déposer des projets.
«Les gens ne sont pas nécessairement familiers avec cette structure-là», a-t-il déclaré à la séance du conseil, tout en rappelant l’actuelle pandémie qui n’est pas propice aux rencontres de voisins d’un quartier qui seraient intéressés à réfléchir collectivement à un projet.
Le chef de Parti Laval craint que la Ville se prive de projets innovants intéressants et que le budget de 600 000 $ ne profite finalement qu’à des gens déjà mobilisés. «Je pense qu’on ne se donne par le temps d’avoir du succès. Faut vraiment avoir des nouveaux visages», a-t-il fait valoir en déplorant la saveur électoraliste de ce qu’il qualifie de «calendrier précipité».
Le maire Marc Demers et son bras droit Stéphane Boyer se sont défendus de précipiter les choses. Ils ont rappelé que le conseil municipal avait voté unanimement en janvier 2020 une résolution visant à implanter ce projet pilote lié à un budget participatif et que, n’eût été de la crise sanitaire, ce projet aurait été lancé bien avant.