Publié aux Éditions de l’Apothéose, le 9e tome, Les amours au féminin, est sorti l’automne dernier et le prochain paraîtra en octobre, couvrant tous deux les années 1986 à 2001.
«Les lecteurs peuvent très bien commencer par mon dernier livre sans être perdus, précise l’écrivaine originaire de Saint-Félicien et installée dans Vimont depuis mai 2016. Les événements et personnages changent constamment au rythme où la société évolue.»
Après la révolution sexuelle, les avancées médicales, le climat politique et l’émancipation des femmes, Hélène Lefebvre s’est beaucoup inspirée des rendez-vous hebdomadaires de Janette Bertrand au petit écran québécois pour se pencher sur les rencontres entre hommes et femmes, particulièrement au lendemain d’un divorce.
«Je parle aussi beaucoup du milieu scolaire avec l’arrivée des calculatrices et du Ritalin, tout en gardant toujours un œil sur la nourriture que consommaient les Québécois selon la période du XXe siècle», de souligner l’ancienne fonctionnaire provinciale dont l’opus à venir plongera les Corbin de Dumontel dans l’univers de la Bourse.
Écriture et retraite
Pendant que sa fille, qui a aujourd’hui 38 ans, commençait l’école, Hélène Lefebvre a rédigé 2700 pages. Au départ, ce ne sont que des notes généalogiques d’une famille imaginaire, dont le patriarche est propriétaire d’un magasin général au Lac Saint-Jean.
«Je n’avais rien à faire, raconte l’auteure. J’ai écrit à mon père pour lui demander des détails de sa vie, de 1920 à 1945. Il m’envoyait de longues lettres très détaillées, allant des mœurs de l’époque aux habitudes vestimentaires. Je ne savais pas encore que j’allais en sortir des romans.»
Un an avant la retraite, en 2011, elle se rend au Salon du livre de Trois-Rivières, une ville qu’elle a habitée durant 20 ans. Elle y rencontre un homme venant de lancer sa maison d’édition et lui remet plus tard les 900 premières pages de sa saga. Bientôt, elle produira trois tomes chaque année, avant de réduire la cadence à un seul par an depuis 2015.
Au fil des pages, le premier Corbin Dumouchel et ses descendants développeront un empire financier, de l’équipement de chasse et pêche aux centres commerciaux, en passant par les boutiques de vêtements, salons de quilles, la boulangerie et fromagerie, avant d’espérer franchir les frontières de leur province pour prolonger leurs affaires.
«Je voulais m’arrêter, mais mes lecteurs et mon éditeur ont insisté pour que je continue les aventures de cette famille dont je suis, finalement, la mère unique», de conclure Hélène Lefebvre, sourire aux lèvres.