Trois poèmes lyriques et symphoniques consacrés à la légendaire Shéhérazade et signés Maurice Ravel seront certes les morceaux de choix de la soirée.
«La musique et le texte touffu de ces chants traduisent à merveille le suspens entourant Shéhérazade qui doit sans cesse repousser la fin de son conte au lendemain pour sauver sa vie, de confier Isabel Bayrakdarian. Ravel passe de la gloire la plus scintillante à la tristesse la plus intime pour traduire chaque état d’esprit de la jeune femme.»
D’origine arménienne, la soprano canadienne de réputation internationale se dit sensible à l’exotisme moyen-oriental exprimé par le compositeur français qui, cette fois, s’inspire du célèbre conte des Mille et une nuits.
«Dans un des airs, La flûte enchantée, Shéhérazade use de charme et séduction pour inspirer l’amour qui pourrait lui épargner la mort, continue celle qui a enregistré le dernier album de l’OSL en mars 2015 lors d’un concert mémorable à l’église Sainte-Rose-de-Lima. On y côtoie aussi le dur retour à la réalité quand elle réalise toute sa condition, celle d’être aux prises avec une situation qu’elle n’a pas choisie.»
Encore actuel
La chanteuse trace un parallèle entre l’œuvre de Ravel et la situation géopolitique de cette région comprenant la Syrie et l’ancienne Perse, où l’Orient qui faisait tant rêver les Européens existait encore il y a quelques décennies.
«Ces poèmes ont conservé toute leur pertinence dans un monde qui continue de changer encore aujourd’hui, dit-elle. De plus, Ravel nous gâte avec une musique magistrale, inspirant de nombreuses images et une énorme vague sur laquelle une voix peut surfer à des hauteurs fabuleuses.»
Autres oeuvres
Pour l’occasion, maestro Alain Trudel a également arrangé trois chants folkloriques arméniens.
«On voit qu’il est un musicien et arrangeur au talent formidable, mentionne Isabel Bayrakdarian. Ces versions sont si vraies qu’on les dirait arméniennes. J’adore les chanter. Ce sont surtout des chansons d’amour et intimes qui représentaient un beau défi pour une adaptation avec orchestre.»
L’autre grand rendez-vous de la soirée sera le poème symphonique et rutilant Shéhérazade op. 35, du Russe Nikolaï Rimski-Korsakov livré par l’ensemble des musiciens.
L’Orchestre symphonique de Laval présente le concert «Nuit d’orient, Shéhérazade», dirigé par Alain Trudel, le mercredi 19 octobre, à 20h, à la salle André-Mathieu (475, boulevard de l’Avenir). Information: 450 667-2040.